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Dystrophies héréditaires de la rétine

Dystrophies héréditaires de la rétine

Que sont les dystrophies héréditaires de la rétine ?

Les dystrophies rétiniennes héréditaires sont caractérisées par une dégénérescence du couple photorécepteurs / cellules de l’épithélium pigmentaire. Cette dégénérescence cellulaire est à l’origine des signes cliniques ophtalmologiques.

Classiquement, l’atteinte primitive survient au niveau des bâtonnets puis de manière retardée au niveau des cônes. C’est ce que l’on nomme une rod-cone dystrophie. Les signes cliniques sont une altération de la vision nocturne (héméralopie) avec une diminution du champ visuel périphérique ; puis lors de la progression de l’atteinte, une altération de la vision centrale peut survenir plus ou moins associée à un trouble de la vision des couleurs et une photophobie.

Lorsque la maladie survient primitivement au niveau des cônes puis ensuite au niveau des bâtonnets, la maladie s’appelle une cone-rod dystrophie. Les signes cliniques sont alors marqués par l’apparition d’une photophobie avec une altération de la vision des couleurs et une baisse d’acuité visuelle rapide. Les signes de constriction du champ visuel et de gène en vision nocturne n’apparaîtront que plus tardivement.

La consultation dans le cadre de maladies génétiques, qu’elles soient ophtalmologiques ou non, aura pour but de faire le bilan de l’atteinte ophtalmologique si elle existe ou de la rechercher.

Lors de cette consultation, nous nous attacherons à rechercher des signes cliniques qui pourront orienter le généticien, le neurologue, le pédiatre, le dermatologue lors d’une maladie génétique générale ou le généticien lors d’une maladie ophtalmologique isolée. Au cours de ces consultations, un examen ophtalmologique avec une dilatation de la pupille et plusieurs examens paracliniques (OCT, autofluorescence, champ visuel, rétinophotographies…) sera en général réalisé. Si la réalisation d’un électrorétinogramme est nécessaire (il permet d'observer le fonctionnement de la rétine), une demande auprès du service des explorations fonctionnelles sera faite.

Ces consultations s’intègrent dans le cadre du centre de compétence des maladies ophtalmologique rares du service d’ophtalmologie labellisé depuis 2011 (filière SENSGENE). Les pathologies ophtalmologiques prises en charge, chez les adultes et chez les enfants, sont les dystrophies rétiniennes héréditaires, les neuropathies optiques héréditaires, les atteintes ophtalmologiques dans le contexte de maladies métaboliques, les anomalies de développement ophtalmologiques…

 

Existe-t-il des traitements ?

Plusieurs travaux de recherche sont en cours afin de trouver des traitements pour les dystrophies héréditaires de la rétine. Actuellement, Les traitements les plus prometteurs font appels à des thérapies géniques. Ces traitements permettent de stopper ou ralentir l'évolution de la maladie. Cependant, de multiples gènes différents sont identifiés comme responsables des dystrophies héréditaires de la rétine ce qui multiplie le nombre de traitements à développer. En effet, les thérapies géniques actuelles ne ciblent qu'un seul gène à la fois.

Au stade ultime de la maladie, une thérapie génique dite "optogénétique", en cours d'étude, essaie de rendre les neurones sensibles à la lumière. Cette sensibilité à la lumière permettrait de ne plus dépendre de la voie classique utilisant les photorécepteurs.  Ainsi, il serait possible de traiter tous les patients quel que soit le gène muté. Cependant, cette thérapie est envisagée uniquement à des stades très avancés de leur pathologie, lorsque la vision est réduite à une simple perception lumineuse.

Actuellement, un seul traitement traitement de thérapie génique est approuvé par les autorités sanitaires et disponible. Il concerne les patients ayant une mutation localisée au niveau du gène RPE 65. Le centre d'ophtalmologie du CHU de Nantes est habilité à l'administrer. Il consiste à injecter sous la rétine, lors d'une intervention chirurgicale, un vecteur viral contenant une copie fonctionnelle du gène RPE 65 : le voretigène néparvovec (Luxturna©). Une fois injecté, le vecteur viral va délivrer le gène sain aux cellules de l'épithélium pigmentaire ce qui va permettre de freiner la dégénérescence du couple photorécepteurs/épithélium pigmentaire et stabiliser ou améliorer la fonction visuelle des patients. Pour cela, il est important d'administrer cette thérapie le plus précocement possible afin que le nombre de photorécepteurs restant soit maximal.